OXI !!!!

Capture d’écran 2015-07-07 à 18.14.26LES GRECS ONT DIT NON ( OXI) À 61% .

  • NON à l’austérité.
    vous allez me dire: les grecs comme les cigales ont emprunté pendant des années! Normal qu’ils doivent rembourser !!!
     Oui.. (encore que ça peut se discuter..) mais la potion amère de l’Eurogroupe: l’austérité a juste permis de faire baisser le PIB grec de 25%…Ce qui a mathématiquement fait gonfler le taux d’endettement  puisqu’il se calcule Dettes/PIB x 100 ! Donc continuer l’austérité, c’est accentuer encore la dépression économique et rendre le taux d’endettement encore plus explosif ! Il faut trouver de nouvelles solutions.
    Ce qui est relativement étonnant c’est que ce NON ne soit pas celui de « non à l’Europe » !!! c’est seulement un NON à l’Europe technocratique et arrogante.
  • NON aux anciens dirigeants qui tous ont fait campagne pour le OUI.
    Capture d’écran 2015-07-07 à 18.26.16Ce sont ces dirigeants, les Papandréou,
    Karamanlis et autres Samaras qui ont conduit la Grèce dans le mur ! La majorité de la population et surtout les jeunes ne veulent plus entendre parler de cette oligarchie méprisante et très satisfaite d’elle-même.
    L’ARRIÈRE PLAN POLITIQUE RISQUE DE RENDRE LA SORTIE DE CRISE DIFFICILE
    L’attitude des  différents dirigeants cachent des intérêts personnels contradictoires……
  • Merkel doit faire face à une opinion publique qui ne jure que par le Grexit ( sortie de la Grèce de l’Euro).
  • Hollande et les dirigeants des pays du Sud ont peur de la contagion des partis proches de Siriza sur leur gauche. Il ne veulent surtout pas que Siriza l’emporte de manière trop nette!
  • Les dirigeants européens ne veulent pas que d’autres pays (l’Espagne par exemple avec le parti proche de Siriza: « podemos ») réclament des réductions de leur dettes…
  • Lagarde qui  aimerait bien que son contrat soit renouvelé à la tête du FMI se montre particulièrement intransigeante…
  • Tzipras lui-même n’est pas totalement libre malgré la réussite du référendum…En effet il a fait alliance avec un parti « nationaliste »  qui a exigé le ministère de la défense. Or les dépenses militaires sont exorbitantes ( à cause des problèmes avec la Turquie). Impossible des les réduire sans perdre l’appui de ce parti alors que ces quelques milliards d’euros permettraient de faire baisser la dette grecque….
    De plus, il lui faut un soutien très large s’il veut changer la constitution pour qu’enfin l’Eglise et les armateurs paient des impôts….
    Et tout cela sans parler du clientélisme et de la corruption qui gangrène la politique grecque depuis des décennies…..

La tâche est rude….Une sortie par le haut de cette crise serait un miracle……

Tous les pays sont endettés…alors pourquoi le ciel ne tombe-t-il que sur la tête des Grecs?


varoufakis

  1. Parce que le gouvernement grec ne peut pas faire comme les autres gouvernements: emprunter à des taux d’intérêt extrêmement faibles (voire négatifs) pour rembourser leurs dettes! Pourquoi?
  2. Parce que les investisseurs internationaux n’ont pas confiance dans la Grèce et pour prix de cette méfiance exigent des taux intérêts insupportables. De plus la BCE qui commence, avec le « QE » à racheter des obligations d’Etat, refuse d’acheter de la dette grecque.  Donc la Grèce en est réduite à réellement rembourser ses emprunts antérieurs.
  3. Pour que la Grèce puisse effectivement rembourser la Troïka, appelée maintenant « institutions » (BCE, Commission, FMI) a exigé que le budget grec ait un excédent de 4% du PIB ! N’oublions pas que la France qui est d’accord avec cette injonction… a un déficit de 4,4% du PIB!
  4. Comme l’excédent actuel  ( 1,5%) n’est pas suffisant, la Grèce doit demander l’aide de la Troïka (appelée maintenant « institutions ») pour finaliser ses remboursements. Evidemment l’aide est conditionnelle ( baisse des dépenses sociales, baisse des fonctionnaires, privatisations, pas  d’augmentation du SMIC…).calendrier-dette-grecque
  5. Quand on voit l’échéancier, il y a de quoi être pris de panique.
    Aléxis Tsípra a plaidé à Paris «Il est absolument vital pour la Grèce que sa dette publique soit restructurée afin de lui permettre d’être à nouveau solvable et d’obtenir ses besoins de financements sur les marchés des capitaux. » En effet, si les marchés ont de nouveau confiance, la Grèce pourra, comme les autres gouvernements , emprunter pour rembourser. C’est ce que le Portugal a réussi a faire!Mais la Grèce s’est jusqu’ici heurté à un mur de refus de la part de ses partenaires européens.
    l’Allemagne campe sur une position très intransigeante et fait monter la pression. Interrogé par la télévision publique autrichienne sur une sortie accidentelle et désordonnée de la Grèce de la zone euro, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble a déclaré « dans la mesure où la Grèce seule a la responsabilité de décider ce qui se passe, et comme nous ne savons pas exactement ce que les responsables grecs font, nous ne pouvons pas l’exclure. L’Europe est prête à aider la Grèce, mais la Grèce doit se laisser aider ». traduction: accepter toutes les conditions des « institutions »!Le bras de fer et le chantage continuent…..

 

INVESTISSEMENT EN PANNE dans la zone euro!

1. L’investissement est une source fondamentale de la croissance économique. Or il est atone dans la zone euro :

INVESTISSEMENT-EUROPE-SUDEvidemment les pays du Sud qui ont subi des politiques d’austérité drastiques pour rétablir leur équilibre budgétaire ont été les premiers touchés.
La baisse des dépenses sociales,  la baisse des salaires et des pensions-retraite ont provoqué une baisse de la demande. Les entreprises ont dû réduire leur production. Il n’était alors plus question pour elles d’investir.  La Grèce, par exemple, a vu son taux d’investissement passer de 26% du PIB en 2007 à 13% en 2013. Soit une perte de 13 points de PIB!!!!

Capture d’écran 2015-02-22 à 17.52.28 Mais l’Allemagne dont l’économie parait solide est aussi en panne d’investissement …Alors que son taux d’investissement s’élevait à 23% du PIB en 2000, il n’est plus que de 19,3% en 2013. Seule la France garde un taux de 22,1% , supérieur à la moyenne de la zone euro!!!
Le seul investissement des entreprises, a chuté de 12,2 % à 10,6 % du PIB de la zone euro entre 2008 et 2012…En effet, pour les entreprises, la décision d’investir dépend des anticipations de la demande et des ressources financières. Ces deux ressorts de la décision d’investir ne sont pas présents actuellement.

2. Ce recul est très inquiétant pour la croissance, mais aussi pour l’avenir de la zone euro: 

 Les infrastructures deviennent obsolètes. Ceci se manifeste particulièrement  en Allemagne où le gouvernement a donné la priorité au retour du budget à l’équilibre sacrifiant les investissements publics.

Un déficit de productivité vis-à-vis des Etats-Unigrandit:
Le « décrochage » de l’Europe en matière de productivité horaire  depuis une dizaine d’années est dû à un ralentissement de la productivité horaire en Europe, et à une accélération aux Etats-Unis. Ceci est en partie provoqué par la panne de l’investissement en Europe . En effet:

investissement-euroland-usaLa modernisation   du capital technique  plus lente ainsi que  la faiblesse de l’investissement de productivité pénalise l’économie européenne,  car, comme le fait remarquer la théorie de «la croissance endogène », le capital technologique joue un rôle de premier plan comme source de croissance. Si cette source est absente, la croissance ne peut être que faible!

Une faiblesse de la recherche/Développement (R/D) accentue le retard:
 Seules la Suède et la Finlande dépensent plus de 3%du PIB en R/D ce qui était l’objectif européen…
Pourquoi ces dépenses de R&D sont plus élevées aux Etats-Unis qu’en Europe?
Ce sont les entreprises nouvelles, celles qui n’existaient pas il y a vingt ans, qui concentrent l’essentiel de  la  recherche: Google, Amazon, Apple, des entreprises du secteur des biotechnologies…Or l’Europe n’a pas ce genre d’entreprises!
Pour quelles raisons l’Europe n’a- t-elle pas su innover autant que les Etats Unis? Pour des raisons financières: manque de « capital risque », pour des raisons d’absence d’environnement stimulant comme la Silicon Valley…Et aussi parce que les européens se sont montrés hésitants et désunis et ont donné la priorité au redressement des comptes publics.

3. Quelle solution? 

Le président de la Commission Européenne,  Jean Claude Juncker, a proposé un plan de 21 milliards d’euros issus du budget européen et de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Cette dernière  pourrait aussi emprunter pour porter le total à 60 Milliards. L’objectif est de soutenir l’investissement des entreprises qui pourraient alors dépenser jusqu’à 350 milliards sur 3 ans…Espère-t-on…
les textes nécessaires seront adoptés entre juin et novembre 2015..

N’est ce pas bien tard?  Ce plan sera-t-il suffisant ? Les entreprises ont-elles des raisons d’investir si les Etats continuent leur politique d’austérité qui pénalise la demande? Peut-on comparer ce plan de relance à celui du Président Obama qui, en 2009, a dépassé les 800 milliards?

Pour relancer la croissance dans la zone euro, faudra-t-il se contenter de la baisse de l’euro et du prix du pétrole ainsi que des taux d’intérêt extrêmement  bas?
Certains gouvernements proposent que les investissements publics puissent n’être pas pris en compte dans l’équilibre structurel du budget public afin que les Etats puissent relancer l’investissement public sans creuser leurs déficits? mais les européens hésitent…

Il faut agir vite ! Une politique européenne de relance de l’investissement est urgente!

Y A T-IL CONVERGENCE DES ÉCONOMIES DE LA ZONE EURO?

La zone euro avait pour objectif la convergence des économies…

On a vu précédemment dans quel état était la Grèce … Le fossé entre le Nord et le Sud de l’Europe est-il aussi profond en ce qui concerne les autres pays du Sud?

Nous allons reprendre quelques indicateurs conjoncturels pour y voir plus clair…

1. LA PRODUCTION
Si on donne à l’année 2008 (début de la crise) une base 100  voyons quelle est l’état de la production en 2014:

BLOG-TABLEAU-PRODUCTION-SUD

– La Grèce a une production de 25% inférieure (100 – 74,8 = 25,2) à celle de 2008 avant la crise.
– les autres pays du Sud ont une production inférieure de 6,2 à 7,7%
Les pays du Nord ont surmonté la crise: ( + 3,5% et +2%)

Donc l’écart entre le Nord et le Sud  se creuse…

2. LE CHÔMAGE

Là encore, la différence est très nette entre l’Allemagne et les pays du Sud.

blog-tab-ch-sud La Grèce et l’Espagne ont des taux de chômage similaires et insupportables

L’Italie et le Portugal se rapprochent des taux français qui représentent un chômage de masse et demeurent insupportable pour les jeunes

seule l’Allemagne a des taux supportables. Cela s’explique par une meilleure économie, mais aussi par la faiblesse du nombre de jeunes.

 … Là encore, l’écart continue à se creuser…

3. LES PRIX

Les pays en crise s’enfoncent dans la déflation. Une spirale,  un cercle vicieux, qui pousse les entreprises à réduire leurs coûts, donc les salaires, ce qui réduit en retour la demande, donc la production…ce qui génère du chômage…La demande faiblit encore plus, les entreprises font des anticipations pessimistes, baissent leur production, licencient…etc…
En Grèce , la déflation atteint -2,5%, en Espagne -0,5%, au Portugal -0,2%, en Italie -0,1% …La spirale déflationniste est enclenchée.

 … l’écart continue à se creuser…

4. LE COMMERCE EXTÉRIEUR

Les pays en crise ont rééquilibré leurs comptes extérieurs, notamment en abaissant leurs coûts de main-d’oeuvre. Ils ont réussi, l’an dernier a retrouver un excédent de la balance commerciale…mais à quel prix!
Ils ont abaissé le coût de leur main d’oeuvre pour devenir compétitifs.
Le résultat : une demande intérieure qui baisse (donc des importations en baisse) mais pas d’augmentation significative des exportations. En effet, la demande européenne reste faible puisque l’ensemble des pays de la zone euro (principal marché) fait une politique d’austérité!
Les pays en crise ont donc rééquilibré leurs comptes extérieurs en abaissant leurs coûts de main-d’oeuvre, mais faute de demande intérieure, leur production industrielle reste en berne.
contrairement à l’Allemagne qui bat des records d’excédent commercial: 217 milliards d’euros grâce à une augmentation de ses exportations de 3,7%! le « made in Germany » se vend de mieux en mieux !!!!

 l’écart n’arrête pas de à se creuser…

Est-il possible dans ces conditions de garder une seule et même monnaie ?????

ALLONS NOUS VRAIMENT PAYER LA DETTE des GRECS?

Voici une video d’Olivier Passet qui explique tout en 3 minutes 38!!!!!….  Au pire on paierait 10,50 euros par an par contribuable……….Comment est-ce possible?

Regardez la video:
Aïe Aïe Aïe….A première vue ça parait bien compliqué !!!!!
 Reprenons tout calmement:
  • Certains ont fait un calcul très simple: 

Calcul-dette-grecque les 42 millards de la dette divisés, soit par le nombre d’habitants soit par le nombre d’adultes. Les résultats donnent 636 € ou 807 € par français, ce que contribuable refuse tout net!

  • En réalité, l’État -et donc les contribuables- ne rembourse jamais la dette publique. Eh oui !!!

     – Quand un emprunt arrive à échéance, l’État le rembourse en empruntant à nouveau!
    La preuve:  le budget de l’Etat ne comprend jamais une ligne « remboursement des emprunts » mais uniquement une ligne: « paiement des intérêt de la dette »! C’est la différence avec la situation d’un particulier, qui, lui, doit rembourser les emprunts qu’il a contractés auprès de sa banque. Ceci s’explique par le fait  l’État est réputé avoir une durée de vie infinie. Il peut donc être endetté éternellement.
    Alors pourquoi l’Etat Grec doit-il rembourser?????
    L’État grec est dans une situation différente. il rembourse effectivement ses emprunts car il n’a plus accès aux marchés financiers. Ceux-ci ont décidé, en 2010, qu’il n’était plus solvable. Ils ne lui prêteraient qu’à des taux exorbitants! L’Etat grec ne peut donc plus emprunter.

  • Si on effaçait les 2/3 des 40 milliards de la dette grecque. Que se passerait-il?

    En fait nous paierions le renflouement de nos propre banques…Car ce sont les banques françaises qui avaient acheté 40 milliards de dette grecque…Pour éviter leur effondrement, l’Etat a racheté ces dettes. Les dettes grecques sont donc passées du privé (les banques) au public (les contribuables) !
    Si on effaçait les 2/3 de la dette grecque, l’Etat perdrait les intérêts que lui verse la Grèce environ 1,5% soit 400 millions de recettes annuelles alors qu’il continuerait à payer les intérêts des 40 milliards empruntés,  Ce qui représenterait 10,5 euros par an par adulte.
    Et, si la dette grecque était transformée en rente perpétuelle comme le propose le gouvernement grec? Les grecs paieraient alors « perpétuellement » des intérêts sans jamais rembourser la dette. Donc la France paierait « perpétuellement » les intérêts de l’emprunt des 40 milliards , mais recevrait les intérêts payés « perpétuellement » par les grecs. Comme il est probable que le taux d’intérêt versés par la France seraient inférieurs au taux d’intérêt versés à la France par l’Etat grec, le contribuable français….serait gagnant !!!
    S
    Si cette analyse d’Olivier Passet est exacte… Et elle semble l’être, les risques pour les  contribuables français sont faibles…Mais ces 40 milliards font actuellement partie de la dette française (grâce aux banques françaises, ne l’oublions pas !!!!) ; Or celle-ci culmine actuellement à 100%du PIB. Certes, la dette grecque ne représente que 2% du total et les taux d’emprunt sont extrêmement faibles (voire parfois négatifs!) mais il ne faudrait quand même pas que le gouvernement grec donne des idées aux autres pays du Sud…

LA DETTE GRECQUE…une tragédie ?

TSIPRASAvec la victoire de Syriza aux élections grecques du 25 janvier dernier, les responsables européens sont confrontés pour la première fois à la victoire d’un parti clairement anti-austérité. Un véritable bras de fer va se jouer entre la Troïka (BCE, commission européenne et FMI) et le nouveau gouvernement grec.

POURQUOI ON EST-ON ARRIVÉ LÀ?

Face à l’endettement jugé insupportable de la Grèce, la Troïka accepte de l’aider  à condition qu’elle mette en oeuvre des politiques de « rigueur« :

– baisse des dépenses sociales et  baisse du nombre de fonctionnaires pour   faire diminuer les dépenses de l’Etat
– baisse des salaires pour rendre les produits grecs compétitifs
– privatisations et augmentation des impôts (pour remplir les caisses de l’Etat)

Cette politique  a  provoqué 6 années de récession. 

le PIB a baissé de 25%
– le chômage s’est stabilisé à 26% de la population active (50% pour les jeunes). Seulement 1 chômeur sur 10 touche une allocation en moyenne de 350 euros par mois mais il perd sa couverture santé.
– les salaires ont baissé entre 1/4 et 1/3 …quand ils sont payés! et le SMIC est passé de 751 € à 586€!
– 1/3 des fonctionnaires a été licencié
– les dépenses publiques ont baissé d’1/4, touchant essentiellement les dépenses sociales. En conséquence, 1/4 de la population est sous le seuil de pauvreté et la mortalité infantile a fortement augmenté.
La Grèce a retrouvé un excédent budgétaire primaire (hors remboursement de la dette)…Mais à quel prix!

QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES SUR LE PAIEMENT DE LA DETTE?

Personne évidemment ne peut nier que les dysfonctionnements de l’État ( fiscalité défectueuse, corruption, clientélisme…) et de la société  soient à l’origine des difficultés du pays, mais cette politique d’austérité a appauvri la population au point de faire baisser les recettes fiscales (d’autant plus que les armateurs milliardaires et l’église orthodoxe ne paient aucun impôt!) ainsi que la demande donc la production, donc le PIB. Comment en produisant 25% de richesse en moins, la Grèce peut-elle rembourser une  dette  atteignant 175% du PIB??? De plus, un véritable cercle vicieux s’est crée… (voir la video).

QUE DEMANDE LE NOUVEAU GOUVERNEMENT GREC?

Le programme de Syriza a deux faces.

– Côté externe, Athènes ne demande plus l’abandon de ses créances, mais leur remplacement par des obligations perpétuelles ou indexées sur la croissance et ne veut plus entendre parler de la Troïka.

– Côté intérieur, il veut rompre avec les politiques d’austérité menées depuis cinq ans.
Son programme économique mêle réformes de l’Etat, plus grande progressivité de l’impôt et des mesures humanitaires d’urgence  (l’électricité gratuite pour les foyers pauvres, la distribution de coupons alimentaires, gratuité des soins pour les chômeurs). Il veut ainsi relancer l’économie.

La réponse de la BCE ne s’est pas fait attendre:

– Elle a décidé de ne plus accepter, de la part des banques grecques, d’obligations de l’Etat grec en échange de liquidités. Donc plus d’accès à la planche à euros!
La seule solution pour les banques reste le programme d’accès à la liquidité d’urgence (ELA) auprès de la Banque Centrale grecque (à un taux d’intérêt supérieur à celui de a BCE) qui devient de ce fait la seule responsable de l’alimentation en liquidités alors que les épargnants multiplient les retraits aux guichets des banques…yanis-varouflakis
– Les caisses de l’Etat étant vides, le nouveau ministre des Finances, Yánis Varoufákis, a demandé à la BCE de l’autoriser à relever le plafond de ses émissions de dette à très court terme, de 15 à 25 milliards d’euros. La BCE a refusé.
La BCE veut faire comprendre aux Grecs que, sans son programme, il n’y aurait plus de financement .

Hier, à l’occasion de son discours de politique générale le Premier ministre grec

a redit sa volonté d’en finir avec l’austérité qui a conduit le pays dans l’impasse et de négocier un allégement de la dette. Puis il a d’énuméré les mesures qui risquent de sonner comme une nouvelle provocation : « Plusieurs milliers de foyers bénéficieront de dons de nourriture et d’une gratuité de l’électricité, a-t-il déclaré, tandis que les fonctionnaires licenciés illégalement seront à nouveau engagés dans l’administration. » Il a aussi annoncé « le rétablissement graduel, d’ici à 2016, du salaire minimum de 580 à 750 euros ».

LA GUERRE EST DÉCLARÉE …….

QUE FAIT DONC LA BCE ? (1)

Capture d’écran-EUROLa BCE, Banque Centrale Européenne vient de lancer une nouvelle politique monétaire: un « QE » (prononcez qieu hi). QE signifie « quantitative easing » qu’on pourrait traduire par « assouplissement  quantitatif »…..
C’est beaucoup plus poétique que l’ancien « planche à billets« , mais cela signifie exactement la même chose: CRÉATION MONÉTAIRE« ,  et pas qu’un peu…1140 millards d’euros (!!!!!)…dans un premier temps!

1. QUEST CE QU’UN « QE » EXACTEMENT?

Cest un outil de politique économique dit « non conventionnel » qui consiste pour l’institution à injecter massivement des liquidités dans les économies en achetant de grandes quantités de titres.

  • Combien ? Le programme va porter sur 60 milliards par mois jusqu’en septembre 2016, soit une enveloppe globale de 1.140 milliards d’euros au poins car ce QE va continuer jusqu’à ce que l’inflation s’approche de 2%.
  • Quoi ? Essentiellement de la dette souveraine ( dette des Etats) de la zone euro sur le marché secondaire. (c’est à dire pas directement aux Etats)
  • Comment? : En tout, 20% du risque seulement sera supporté par la BCE elle-même, les 80% restant étant partagés par les banques centrales des pays de la zone euro. Chaque banque centrale nationale achètera des titres de son pays et en supportera les risques. Ceci limitera le degré de solidarité comme l’exigeaient les allemands qui ne veulent pas payer pour les autres…

2. POURQUOI  un QE ? 

Pourquoi si tard?
Les craintes allemandes: Le rachat d’obligations d’Etat serait, pensent-ils, une façon de soutenir les mauvais élèves de la zone euro en ne les incitant pas à continuer les  programmes d’austérité et de réformes structurelles. De plus, les Allemands ne redoutent rien tant que l’inflation et une monnaie faible (qui est le but du QE). Ils sont donc plus que réticents!

3. POUR QUELS OBJECTIFS

  • Relancer l’inflation: La BCE met en avant son mandat pour stabiliser l’inflation autour de 2 %.
  • relancer la croissance Le but du QE est évidemment de relancer l’économie européenne. comment?
    • En faisant Baisser de l’euro: En mettant beaucoup de liquidités sur le marché, la valeur de la devise se dévalue. Cela doit permettre d’augmenter la compétitivité de l’industrie européenne en aidant les exportations dont les prix vont baisser.
    • En inondant les banques de liquidités pour qu’elles se décident à augmenter leur offre de crédits à la consommation et à l’investissement (politique de relance).
    • Enfaisant baisser les taux d’intérêt pour augmenter la demande de crédit de la part des ménages (crédit à la consommation) et des entreprises (emprunt pour l’investissement)
    • => Tout ceci devrait augmenter la demande globale et donc la production…donc le PIB c’est à dire la croissance!

Dans un prochain billet nous verrons quelles sont les probabilités de réussite….